Les familles MEUNIER et LHETORRE comportent beaucoup de quartiers de noblesse (de robe ou d'épée). Dans la mesure du possible j'ai indiqué les nobles en fonction de leur nom et non pas en fonction de leur titre ou fief.
Ainsi, par exemple, je parlerais de RAMPONT et non pas de DE SURVILLE ou d'AUTREMONT. Cas particulier : les v.OUDENHOVEN pour lesquels je n'ai pas d'autres noms qui apparaissent quelquefois comme baron de VIEILLECOUR (ou VIELCOUR) ; OUDENHOVEN signifie en flamand/néerlandais "vieux tribunaux" donc il est possible que VIELLECOUR [de justice] soit la traduction en français.
Toujours à propos des RAMPONT, il ne faut pas les confondre avec les seigneurs de RAMPONT du nom d'un village du Duché de Bar (proche de Verdun)

Tout d'abord un peu d'Histoire, en 1517 Martin LUTHER publie ses 95 thèses pour le réformation de l'église. Sommer de se retracter, il est excommunié en 1521 mais des princes du Saint-empire le soutiennent et ses idées se propagent. Le Protestantisme est né.
Le 1er évèché protestant français est fondé en 1530 à Meaux. L'état adopte tout de suite une politique répressive envers les protestants et les massacres de Mérindo puis de Wassy entraîneront les guerres de Religions. Celles-ci prennent fin en 1598 avec l'arrivée sur le trône d'Henri IV et la signature de l'édit de Nantes.
Suivra une période relativement calme pour les protestants mais qui tendra avec Mazarin et Louis XIV a restreindre peu à peu leur droits. Cela culminera avec la révocation de l'édit de Nantes, à Fontainebleau en 1685. Suivra alors l'exode des protestants, la confiscation de leur bien assortie d'une interdiction de posséder, l'interdiction de détenir une charge civile ou militaire... Et pour les généalogistes, l'interdiction d'inscription sur les registres d'état-civil qui étaient tenus alors par l'église.
Avec Louis XV puis Louis XVI, les protestants rentrèrent peu à peu dans leur droits. Avec la Révolution, la religion fut interdite sans distinction de confession cela permit aux protestants de redevenir des membres à part entière de la communauté.

Le protestantisme dans la génalogie Meunier-Lethorre : Il apparait un peu avec les MARGA dans l'ouest chartrain, certains membres de la famille ont d'ailleurs émigré en Suisse après 1685. Mais la plupart ont abjuré au moins sur le papier et sont présentés comme "nouveaux catholiques" ou "nouveau convertis". On trouve la trace des MARGA aussi dans des registres protestants.
Dans les Antilles, le protestantisme est visible uniquement à la Guadeloupe souvent avec des mélanges avec les catholiques romains avant 1685. Ainsi Lucrèce DE GANSPOEL se fait baptiser à Capesterre en 1656, son père est luthérien, la mère calviniste et la marraine catholique romaine. Capesterre ressemble d'ailleurs à un village d'irréductibles protestants car de nombreux blancs le sont telles les familles GANSPOEL, VILLERS-AU-TERTRE, POYEN, CLASCHEN [CLAESSEN?], VANSUSTEREN, FONVIELLE. Certaines famille protestantes, telles que les GANSPOEL * CLASHEN * VANSUSTEREN, sont des Hollandais arrivés à la Guadeloupe après avoir été chassés du Brésil en 1654. [l'histoire de la tentative d'implantation des Hollandais au Brésil est intéressante même si très brève].
Après 1685, beaucoups de protestants restent cachés abjurant la religion protestante (cf. actes d'abjuration à Capesterre en 1687) et on retrouve ainsi Lucrèce déjà citée. Un rapport de 1693 indique qu'il n'y a plus un seul hérétique à la Guadeloupe mais le même rapport précise qu'il n'y a en réalité qu'une seule famille qui va régulièrement à la messe. Le souci va être que la plupart des familles protestantes disparaissent des registres ne réapparaissant quelquefois qu'à l'article de la mort, se convertissant au dernier moment sans doute pour être inhumé en terre consacrée.
Pour en terminer avec la Guadeloupe, il faut savoir que certaines familles "disparaissent" à la fin du XVIIe migrant avec biens et esclaves, et plus grave les armes, en territoire anglais via St Christophe ou hollandais par St Martin. On les retrouvera en Hollande, ou en Pennsylvanie ou New-York

Elles sont disponibles en ligne via le site des Archives nationales d'outre-mer (ANOM). Cependant, sauf quelques cas, il n'y a rien pour le XVIIe et le début du XVIIIe. Il faut noter aussi que certaines paroisses ont été créées tardivement et il n'y avait pas de registres avant.
Le site des ANOM offre par contre accès à un grand nombre de dossiers personnels pour les personnels civils et militaires aux Colonies ainsi qu'à de nombreux échanges de correspondances officielles.

La Martinique possède aussi son propre site d'Archives numérisées qui complètent celles des ANOM. Cependant, la plupart sont des recopies faites à la fin du XIXe donc il faut se méfier des noms qui peuvent être victimes d'erreur de lecture du transcripteur. Autre inconvénient, la perte des signatures qui permet souvent d'identifier les personnes.
La Guadeloupe a aussi son propre site mais rien d'antérieur à la Révolution
Hélas pour St Christophe (St Kitts de nos jours), les archives de l'époque française n'existent plus.

Pour en terminer avec l'outre-mer, il faut se méfier des documentations et livres écrits sur les différentes familles de Martinique, entre autres ceux des BRUNEAU-LATOUCHE. Ils comportent de nombreuses erreurs telles que des traitements d'homonymie générant des vies trop longues ou des polygamies ou bien, à la mode des Mormons, transformation de la généalogie pour être conforme à l'histoire familiale.
Les 2 cas les plus flagrants, dans la généalogie des MEUNIER, sont 1) l'association d'Anne JOURDAIN femme V.OUDENHOVEN avec une famille de la Martinique (JOURDAIN-DUBOIS) alors qu'elle est de Chalons-en-Champagne ou 2) vouloir ramener tous les Simon DUVAL à l'époux de Françoise DESVERGERS alors que c'est un nom courant (il y en a au moins 2 autres, contemporains et sur la même paroisse)

Une grande partie de l'histoire des MARGA se situe à Paris, depuis environ 1770. Cependant les archives ont été détruites par un incendie en 1871.
A partir de différentes sources, le service des archives a tenté, de 1872 à 1897 puis de 1941 à 1958, de reconstituer les registres. Cependant, on estime que seulement environ 1/3 tiers des anciens actes ont pu être reconstitués et comportent des erreurs (cf. décès d'Estelle MARGA sur la fiche de Pierre François).

Certaines informations peuvent être aussi récupérées via les actes notariés, ou les impôts et enfin les registres des cimetières.

Au XVIIIe, à Douai et Sin-le-Noble (Nord) et les paroisses avoisinantes, pratiquement tous les habitants se prénommaient "Joseph", souvent non fémininisé pour les femmes. Si le prénom n'était pas donné lors du baptême, il était ajouté lors des actes suivants (mariage, naissance d'enfants ...).
Est-ce un hommage à un saint local ? en tous cas, cela s'est pratiqué pendant une centaine d'année (donc pas une lubie d'un curé) et ça n'a rien à voir avec les saints-patron de chaque paroisse.

Nicolas PLANCHON, curé de Sin-le-noble, signait toujours "pasteur de sin".